Poème à quatre mains

Publié le par Fanny Mahuas


C'est le temps des vendanges, de la Terre nourricière...
Alors je viens à vous, le soleil au zénith, dans la lumière mûre d'une grappe de raisin. Si le vent m'accompagne, il est doux et léger, le frémissement d'une feuille. Je me réjouis des mots, carmins, que vous semez, telle la couleur d'un vin, capiteux et fort, qui me monte à la tête.
Si je ne porte pas le verre jusqu'à mes lèvres, c'est que le vin délie, les langues et les passions, révélateur des âmes.

Seriez-vous un ange, frappant à ma porte
Ecartant de vos doigts les grappes bien mûres ?
D’un sourire radieux, priant que je sorte
Pour m’attirer à vous et dans un murmure

Vous dompterez le vent avec des mots sucrés
M’invitant à danser dans un grand tourbillon
Mes yeux dans les vôtres profondément ancrés
Oh ! Belles prunelles telles des papillons

Rions dans les vignes comme de grands enfants
Vous croirez m’attraper… je serai déjà loin
Je vous observerai d’un regard vous défiant
Pour mieux vous attirer et rouler dans les foins

Je laisserai vos doigts découvrir des trésors
Se perdant à l’envie jusqu’au creux de mes reins
Et dans un souffle chaud unissant nos deux corps
Je vous ferai damner sur l’autel de mes seins.


Tableau : © William Merritt Chase : Back of a nude

Publié dans Poèmes

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