Voyage en Chine
1er et 2ème jour : Paris/Beijing - Le Temple du Ciel - Les Hutongs (vieux Pékin)
Nous décollons de Roissy-Charles de Gaulle à 17h30 sur un
vol Lufthansa via Munich. Arrivée à Munich à 18h45 et embarquement pour Pékin à 19h00 avec décollage à 19h40. Pas le temps de faire du tourisme !
Après 10 heures de vol sans encombres, nous atterissons à l'aéroport international de Pékin (construit spécialement pour les
Jeux Olympiques). Au moment du passage de la douane, nous passons (sans pour autant nous en rendre compte) par un détecteur de température corporelle et quelques instants après, nous fûmes
surpris de voir un agent de l'aéroport nous arrêter et faire signe à ma tante de le suivre car visiblement, elle montre une température plus élevée que la
normale.
Le tout en chinois, en blouse blanche et sans sourire. On ne plaisante pas avec les cas de grippe en Chine vue l'hécatombre de la première épidémie !
Une fois amenée au un centre médical, ils lui prennent sa température et au bout d'une
quinzaine de minutes, elle resssort comme si de rien n'était. Bien entendu, même en expliquant que c'est la première fois de sa vie qu'elle voyage et qu'elle ne parle pas un mot d'anglais,
ils n'ont jamais voulu que je l'accompagne. De plus, nous avions perdu de vue les autres personnes du groupe qui étaient déjà parties récupérer leurs bagages.
Et justement, pour les récupérer il a
fallu.... prendre le train ! ou plutôt une sorte de métro qui nous a conduit dans une partie de l'aérogare ultra-moderne. Le problème, c'est qu'il n'y avait plus de valises qui défilaient sur le
tapis et devant notre désarroi, une gentille hôtesse nous expliqua que nous devions aller les récupérer aux obets trouvés.
On pouvait dire que nous venions de faire une
arrivée mémorable en Chine ! Les valises nous attendaient comme elle l'avait bien indiqué et nous avons pu rejoindre le reste du groupe qui commençait à se demander ce que nous pouvions bien
faire. Notre guide, Wang (tiens ! c'est original comme nom chinois), mais qui se fait appeler David (!), a l'air sympathique et il nous accueille d'un retentissant "Salut les biloutes !!!". Je
dois avouer que je m'attendais à n'importe quel type d'accueil sauf à celui là. Surprise garantie.
Nous enchaînons avec le déjeuner dans un restaurant typique (mais je vais comprendre au fur et à mesure du voyage que tous les restaurants sont "typiques" là-bas). Nous formons à chaque repas
deux grandes tables : l'une de dix et l'autre de onze et sommes servis "à la chinoise", autrement dit, une grande table ronde avec un plateau circulaire en son centre que l'on peut
faire tourner. pour attraper les différents mets. Le nombre de plats correspond au nombre de convives autour de la table. Au rez-de-chaussée du restaurant, plusieurs aquariums permettent de
choisir le poisson que l'on souhaite déguster. Les chinois sont friands de produits très frais.
Après le repas, nous faisons route vers le Temple du Ciel. Il fait déjà très chaud : 30 C° (ce qui pour moi correspond à la canicule étant donnéque j'ai très chaud
au dessus de 24 C°). L'appellation "Temple du Ciel" est un peu erronnée étant donné qu'il existe plusieurs temples - avec de très jolies tuiles bleutées -. Partout les marches et les stèles sont
au nombre de 9 ou bien d'un multiple. La raison est simple : c'est le chiffre porte-bonheur des chinois par excellence.
Les différents bâtiments sont agrémentés d'un immense parc à l'esprit bon enfant
où, ça et là, certains hommes jouent à des jeux inconnus à mes yeux, d'autres chantent en chorale tandis qu'un peu plus loin, sous la promenade couverte, un groupe de femmes danse en faisant
tournoyer de grands éventails colorés au son d'une musique rythmée.
Puis nous faisons route vers l'hôtel avec une ridicule petite heure pour se
doucher et se changer (ça se voit qu'ils n'ont pas l'habitude des parisiennes célibattantes !) avant de repartir faire une promenade en cyclo-pousse dans les hutongs (comprenez le "vieux Pékin").
On pourra toujours lire et imaginer plein de choses, une ambiance, cela se vit à l'instant présent.
Comment décrire cette nonchalance des badauds se promenant tout autour du lac ou
bien lovés dans de larges canapés à la terrasse des cafés ? Que l'on est loin des architectures massives des grandes artères ! La plus grande avenue de Pékin fait 40 Kms de long
!! Ici, des petites échoppes côtoient des maisons au charme d'antan.
La vitesse du cyclo-pousse nous apporte un peu
d'air, la vue est magnifique et l'on aimerait que cela dure, dure, dure... Nous croisons même des mariés en costume occidental. Il commence à faire nuit et les lampions des bars et des maisons
viennent illuminer les premières ombres du soir. Le temps semble s'être suspendu. Tout se vit au rythme du lac.
Puis c'est le dîner chez l'habitant. Nous retrouvons les petits plats (tout comme au Vietnam, ils mangent dans ce qui correspond chez nous à des assiettes à dessert, voire même parfois des soucoupes de tasses à café !). On s'amuse à attraper deux cacahuètes à la fois avec nos baguettes. Il paraît que lorsque l'on y arrive, nous accédons au Doctorat. Ce soir, Papa aura le sien.
Puis nous reprenons le cyclo-pousse pour la route du retour. La foule commence à
se masser autour du lac teinté de lumières éparses. Papa nous double. Nous préférons profiter de l'instant avec Maman. Notre premier soir en Chine fut un pur moment de calme. Cela n'allait
pas durer. Demain la journée sera longue, belle et... extraordinaire : la Grande Muraille, les tombeaux Ming, la Voie des Esprits et l'opéra de Pékin.
3ème jour : La Grande Muraille - Les tombeaux
Ming et la Voie des Esprits - Soirée Opéra de Pékin
C'est amusant... le restaurant de l'hôtel s'appelle "Maxim" et c'est une reconstitution de son célèbre homonyme parisien. Ce qui l'est moins, c'est l'absence de climatisation dans la chambre.
Enfin si, elle est bien là, mais déjà réglée. Il m'a fallu 4 jours pour trouver un petit écriteau indiquant que la loi chinoise interdit de mettre les climatisations au delà de 20 C° en hiver et
en dessous de 26 C° en été. 26 C° !!! Je comprends mieux pourquoi j'ai eu l'impression de dormir dans un four à pain. Abasourdis par la chaleur de la nuit (et croyant avoir réglé notre clim sur
20 C°), nous avons donc tous râlé le matin au petit-déjeuner. Celui-ci est délicieux avec toujours une partie occidentale et une partie chinoise.
Nous quittons l'hôtel à 8h00 du matin (ce qui se traduit par un lever à 6h30) pour faire route vers la Grande Muraille. Il faut compter environ 1 heure de route dans la direction nord ouest de Pékin. C'est très excitant de se dire que l'on va voir l'une des plus incroyables réalisations de l'homme. La partie que nous visitons (ou plutôt escaladons) s'appelle "Baidailing". Nous avons très bien fait de ne pas y aller trop tôt car le soleil tape fort déjà vers midi. Je prends mon souffle et à moi l'ascension ! La hauteur des marches est complètement irrégulière et certaines d'entre elles font même plus de 70 cm de haut ! Inutile de préciser que, bizarrement, ce sont les dernières marches... Mais quelle satisfaction de se dire "J'y suis !'.
On monte les 1ères marches, puis les suivantes... la 1ère tour est la bienvenue pour y faire une petite halte. Il est certain que je ne parcourerai pas les 6.500 Km de muraille. Je prends quelques photos, j'avance un peu et reprends de nouvelles photos histoire de voir si la vue est plus belle quelques marches plus haut. Le paysage est grandiose. Une famille chinoise veut me prendre en photo avec eux. Nous échangeons nos appareils pour avoir chacun une photo souvenir. Et dire que je vais finir sur un buffet chinois quelque part entre un bouddha ventripotent et bienveillant et une statuette de dragon qui me foudroiera du regard.
Je tente quelques mots en chinois en m'adressant au petit garçon (qui ressemble étrangement au dit Bouddha mais avec un lumineux t-shirt orange : "Ni hao ! Wo shi fa guo ren. Wo jiao Fanny" (ce qui se traduit par "Bonjour ! Je suis française. Je m'appelle Fanny). Sa mère se penche vers lui pour lui murmurer à l'oreille quelques mots et d'un air timide, il lève les yeux vers moi et me répond d'un air empourpré : "Ni shi hen hao" (traduisez, "tu es très jolie"). Comme il est adorable ce petit garçon ! Il me rappelle mon neveu mais en plus.... chinois !
Une fois la montée terminée, il faut entamer la descente et ce n'est pas si facile que l'on pourrait le croire. Les marches sont tellement escarpées qu'il faut bien se tenir à la rambarde sous peine de tomber à certains endroits. Arrivées en bas, nous tentons Maman et moi les toilettes publiques à l'entrée et oh ! surprise ! là encore des toilettes "à l'européenne" fermées par une porte et avec une chasse d'eau !. Il faut dire que nous avions lu tellement d'horreur sur les fameuses toilettes chinoises avec leur muret de séparation d'1 m de haut que nous nous étions préparées psychologiquement à subir toutes sortes de situtation.
Après la grande muraille, nous partons visiter une fabrique de cloisonnés et avons déjeuné sur place. L'après-midi est consacrée à la visite des tombeaux Ming et la Voie des Esprits. De grands bâtiments rouges sont disposés suivant une géométrie méticuleuse jusqu'à la Voie des Esprits. Dans le 1er bâtiment qui sert de musée, quelques objets sont disposés dont des coiffes impériales. La Voie se situant beaucoup plus loin, le bus doit nous y amener. Elle se présente comme une très longue allée longée d'immenses statues représentant des hommes et des animaux.
Après la visite, nous rentrons à Pékin. Cela nous permet de tester les embouteillages chinois. Nous passons devant les célèbres "3 oeufs" et allons directement dans un établissement du centre ville pour dîner et aller voir et écouter le fameux spectacle de l'opéra de Pékin. Il faut savoir qu'en Chine, on mange tôt, voire même très tôt (c'est-à-dire entre 18h30 et 19h30).
Le spectacle est tellement passionnant (chinois littéraire chanté) qu'il va nous laisser comme les statues vues l'après-midi, à savoir de marbre. La plupart d'entre nous s'endormiront même. Imaginez des voix stridentes en train de chanter fort accompagnées de personnes jouant des cymbales, le tout dans un costume sorti d'un univers imaginaire. Je ne doute pas de l'intérêt de telles oeuvres mais après une journée de visites, nous n'étions plus tout à fait réceptif à ces vocalises en chinois littéraire.
Puis c'est le retour à l'hôtel. Nous arrivons trop tard pour aller faire un tour au centre commercial situé à côté de l'hôtel (ce qui sera aussi le cas les autres soirs). Tant pis, nous allons à la place dévorer une bonne glace chez Haagen-Dasz (les prix sont la moitié de ceux pratiqués à Paris et la variété des glaces plus nombreuse), alors autant ne pas se priver ! Vive le pouvoir d'achat !
La mauvaise nouvelle du jour, c'est que la climatisation ne fonctionne toujours pas dans la chambre et c'est insupportable. Le départ se fait à 8h00 comme la veille mais cette fois-ci pour aller moins loin : la place Tien An Men. Si jusqu'à présent, nous n'avons pas été frappé par la foule chinoise, ce haut lieu symbolique va vite nous faire changer d'avis. Des centaines et des centaines de chinois faisant la queue pour aller visiter le mausolée de Mao (ou plutôt voir son corps momifié à travers un cercueil de verre).
Ils sont partout, ils sont bruyants et ils essaient toujours de vous devancer d'une place. Pour arranger les choses, chaque guide chinois (qui a un groupe 3 ou 4 fois plus nombreux que le nôtre) parle (ou plutôt hurle) dans un porte-voix. Multipliez cela par des centaines de guides accompagnant des milliers de touristes chinois et vous aurez une petite idée de l'ambiance sonore du lieu.
Le tout sous un soleil de plomb. Il est à peine 10h00 et il fait 30 C°. Des militaires en costume vert foncé jouent eux aussi les touristes et se photographient les uns les autres. Cela a l'air de les amuser., d'autres viennent bien volontiers essayer de vous parler ou de prendre une photo avec vous.
Je me fais faire la traditionnelle photo souvenir sur la place et devant l'entrée de la Cité Interdite où est disposé l'immense portrait de Mao. Nous passons le souterrain et arrivons devant l'entrée de la Cité. Visiblement, nous étions quelques millions ce jour là à avoir eu la même idée de visite. Je crois que je n'ai jamais vu de toute ma vie autant de monde sur un site. A côté le nombre de touristes aux pyramides fait pâle figure. Cela en devenait presque suffocant.
Heureusement que la Cité est grande et que l'on peut se disperser. A mon grand désarroi, les quelques pavillons sont vides. Nous jetons un oeil aux chambres des concubines, au jardin avec ses rocailles et environ 2 heures plus tard, nous voila ressortis. Finalement, je dois avouer que c'est assez décevant. La Cité a perdu son âme. Une avenue sépare la Cité de la Colline du Charbon. L'endroit est reposant malgré le nombre incalculable de groupes chinois reconnaissables à leurs casquette aux couleurs identiques.
Puis nous rejoignons le bus qui nous amène déjeuner à l'extérieur de la ville. Les chinois sont bien rôdés aux techniques commerciales et partout où vous trouvez un restaurant, vous y trouvez aussi un magasin. Aujourd'hui, ce sont les perles. Elles sont horriblement chères et je ne ferai pas d'achat (ni personne d'ailleurs). L'après-midi est consacré à la visite du Palais d'Eté. Tout s'organise autour d'un lac. Une grande promenade sculptée de 7,5 Kms parcourt une bonne partie de la berge. Nous allons jusqu'au bateau de marbre de l'impératrice douairière Cixi puis prenons un bateau à tête de dragon pour rejoindre l'autre rive.
Retour à l'hôtel pour nous doucher et nous changer rapidement et ce soir, c'est le fameux dîner de canard laqué. C'est bon mais pas excellentissime (vu tout ce dont nous en avions entendu parler). Je retiendrai d'avantage leur apéritif (vin rouge du nord du pays), délicieux au palais. Demain matin, nous aurons le plaisir de nous réveiller à 4h, départ à 5h et envol pour Xian à 7h30.
5ème jour : Beijing/Xian - La pagode de l'Oie sauvage - L'armée en terre cuite - Spectacle de danses Tang
Finalement, le réveil fut plus simple que prévu même en se levant à 4h00 du matin. Les baggagistes de l'agence se sont occupés de nos valises jusqu'à l'aéroport (ce qui fut le cas à chaque étape et c'est vraiment très agréable de voyager sans toucher une seule fois ses baggages). A l'aéroport, nous retrouvons toujours autant de chinois. A notre arrivée à Xian, le temps est brumeux (ou très pollué selon convenance).
Notre guide locale, Meï Li, a l'air très sympa. Nous apprendrons qu'au delà de 20 personnes dans un groupe, il faut un guide national + un guide local. La nouvelle guide nous raconte l'histoire de la ville et de la région le temps de parcourir les kilomètres nous séparant de la ville. Elle nous annonce qu'elle a décidé de modifier le programme. Aujourd'hui, nous irons à la pagode de l'Oie sauvage puis l'après-midi sera consacré à la visite des fouilles de l'armée enterrée. Elle a tout à fait raison car, paraît-il, le vendredi il y a bien moins de visiteurs que le week-end. Je n'ose imaginer....
Mais revenons à la Pagode. Finalement, nous ne ferons que passer à côté (enfin surtout moi car j'étais partie avec Wang/David notre guide national afin de trouver une pharmacie pouvant me vendre quelque chose contre le mal de gorge). Par contre, nous allons avoir tout le temps nécessaire pour visiter un atelier de calligraphie et de peinture. Ceci dit, les petites maisons entourant une grande cour fleurie sont très reposantes.
Nous avons tous droit à notre prénom en caractère chinois calligraphié sur une feuille de papier de riz. Puis nous allons déjeuner en dehors de la ville, en "pleine campagne". Tout ceci reste bien relatif... Nous en profitons pour "admirer" le paysage : des immeubles en béton (terminés ou pas) à perte de vue, des échangeurs routiers, une centrale nucléaire à 4 cheminées, le tout avec, comme dirait Baudelaire, un "ciel bas et lourd".
Le déjeuner est bon, comme d'habitude. Un cuisinier vient nous montrer sa dextérité en manipulant des nouilles devant nous. Puis c'est route vers l'armée de terre cuite. Il paraît qu'il faut au moins 2 heures de visite. Nous en mettrons 3. La distance entre l'arrêt du bus et l'entrée des fouilles est très longue. J'ai l'impression de me retrouver en Egypte quelques années auparavant lorsque je me suis retrouvée face aux colosses d'Abou-Simbel. La même excitation malgré la foule. J'attends patiemment qu'une place se libère afin de pouvoir m'approcher et, enfin !, le coeur serré, je m'entends dire "J'y suis !" (cela devient vite une manie dans ce pays). Rien ne pourrait décrire une telle scène si ce ne sont des superlatifs grandiloquents. Nous ne sommes plus à l'échelle humaine. Mais après tout, l'empereur n'a t'il pas fait construire cette armée pour la retrouver après sa mort ? Je photographie à tout va. Je veux des images qui resteront afin de me remémorer cet instant magique.
La fosse n° 1 est la plus grande. La n° 2 montre des statues telles que trouvées avant rénovation. On comprend mieux alors le travail gigantesque fait par les archéologues. La fosse n° 3 montre des guerriers sous vitrine de verre et, pour finir, un bâtiment annexe renferme deux petits chars en bronze. Pendant le chemin du retour, il pleut à torrent. Les embouteillages sont eux aussi grandioses. Nous rentrons à l'hôtel afin de nous préparer pour le banquet de raviolis et le spectacle de danse Tang. Les 16 variétés de raviolis dégustés sont excellentes et le repas copieux. Le spectacle quant à lui est superbe, coloré et original. Bien mieux que la soirée opéra de Pékin !
6ème jour : Le musée provincial - Envol pour Chongqing
Aujourd'hui, c'est lever à 7h30 (enfin 6h00 pour moi car ma tante n'a rien trouvé de mieux que d'allumer la lumière et ouvrir en grand les rideaux étant donné qu'elle était réveillée depuis plus d'1heure !). Nous nous préparons pour aller visiter le musée provincial de la région de Shaanxi. C'est un très joli musée comportant de très belles pièces, notamment de nombreux objets en bronze, quelques guerriers en terre cuite et autres sculptures (chameaux, chevaux, hommes et femmes).
Il faut savoir que Xian était autrefois la capitale de l'empire Tang et à cette époque là, les rondeurs étaient très à la mode "Plus tu es gros, plus tu es beau !". J'aime beaucoup leur manière de présenter les oeuvres en les plaçant par grande salle selon des thèmes. L'ambiance est très sombre en général et cela permet de les mettre en valeur avec un éclairage approprié. Le musée n'est pas climatisé et il fait une chaleur terrible. Mon éventail ne suffit plus. Bien entendu et comme toujours, nous retrouvons de très nombreux touristes chinois de tous âges.
Puis nous nous dirigeons vers l'aéroport et déjeunons en cours de route. Depuis hier, il pleut à verse. La buée sur les vitres du bus nous empêche même d'admirer les remparts de la ville (de toute manière, en rentrant du spectacle hier soir, ils n'étaient même pas illuminés à cause de la pluie). Ah ! J'oubliais ! Avant le musée, nous sommes passés par la fabrique de jade. Terriblement cher et beaucoup moins joli que ma médaille (avec un caractère chinois !) acheté quelques dizaines d'années auparavant en Thaïlande.
Nous faisons vol vers Chongqing, l'une des plus grandes villes de Chine (la région ne compte pas moins de 30 millions d'habitants). Si j'ai trouvé la ville de Xian très bétônnée, Chongqing l'est encore plus ! On dirait que toutes les villes chinoises font un concours pour déterminer celui qui utilisera le plus de béton. Nous sommes très loin de toute notion écologique... et le guide d'ajouter que tous les taxis roulent au gaz pour préserver l'environnement !!! De toute évidence, cet homme est aveugle. Je me suis demandé quel pouvait en être l'intérêt quand on en arrive au point où la pollution nous masque la vue à 100 m devant nous. Mais pour eux, ce n'est pas de la pollution, c'est de la brume. Qu'on se le dise !
Le soir, nous dînons dans un restaurant au bord d'un lac (exceptionnellement, le repas n'est pas terrible). En fait, les aliments sont très fades et on nous explique qu'on nous l'a "européannisé" car la cuisine traditionnelle de la région est très pimentée. Qu'ils soient loués ! Nous nous dirigeons ensuite vers l'hôtel parmi un paysage de tours toutes identiques. Elles sont vraiment laides avec bien souvent le béton apparemment. Par contre, notre hôtel Holiday Inn est splendide et très cosy. J'espère que la nuit sera bonne et surtout que la climatisation continuera de fonctionner toute la nuit, ce qui serait une grande première.
7ème jour : Les grottes bouddhiques de Dazu (sites de Baodingshan, IXème s. et Beishan, XIIème s.) - Embarquement sur le bateau
Aujourd'hui c'est lever à 7h30 et départ à 8h30. Une vraie grasse matinée ! Nous aurons 2h30 de route en bus pour nous rendre aux grottes sculptées de Dazu. Nous faisons un arrêt aux toilettes au bout d'une heure de route. Chouette ! Nous allons peut-êtr enfin pouvoir tester les WC "à la chinoise". J'ai donc fait une tentative mais en voyant l'état de propreté des toilettes, cela m'a tout de suite coupé l'envie ! Sans entrer dans les détails, il y avait tout ce que l'on peut imaginer "déposer" dans des toilettes. Nous continuons notre route vers Dazu. Cette ville est considérée comme une bourgade par les chinois mais il faut savoir qu'elle compte plus de 100.000 habitants. Visiblement, nous n'avons pas la même notion de "bourgade".
Les premières "grottes" (ou plutôt cavernes sculptées) que nous visitons sont composées de sculptures non colorées. Différentes scènes montrent des divinités, Bouddha et autres personnages. Au bout de la visite, j'ai du me résoudre à tester de nouveau les fameuses toilettes chinoises. Ce sont en réalité des WC à la turque séparés par un muret d'environ 1 m de hauteur. Nous sommes 2 françaises à tenter l'expérience mais un groupe de chinoises est vite arrivé. Quand elles ont compris que je savais dire quelques mots dans leur langue, l'une d'entre elles a appelé le reste de son groupe pour venir faire la conversation. Bien entendu, avec mes quelques phrases, cela n'allait pas très loin mais le moment fut sympathique.
Puis nous déjeunons au Dazu Hotel où a lieu un mariage. Les toilettes étaient... épiques ! Autre particularité chinoise : en plus de ne pas dire bonjour et de ne pas sourire, ils ne savent pas tirer la chasse d'eau quand il y en a !! L'après-midi fut consacrée à la suite de la visite des sculptures mais sur un autre site. Ces statues datent du Xème siècle. Miraculeusement, la peinture n'a presque pas bougé malgré le fait qu'elles soient à découvert. Du rouge, du bleu, du vert : devant moi s'ouvre un panthéon bouddhique aux couleurs chatoyantes.
Le 1er tableau représente l'Enfer. Cela ne donne pas du tout envie de s'y retrouver ! Au-dessus des pauvres malheureux qui se font couper la tête, broyer le corps, écarteler, couper les jambes, etc. sont situés plusieurs juges devant leurs pupitres. A l'inverse, le tableau suivant nous montre ce qu'il nous arrive lorsque nous sommes au Paradis. Le suivant relate la vie d'une femme, de sa naissance au moment où elle quitte la maison familiale et donne son amour maternel à ses enfants. Un peu plus loin se trouve un immense bouddha couché accompagné de divinités.
Un temple renferme une déesse aux 1.700 bras (qui était, malheureusement pour nos yeux, en rénovation). Retour en cyclo-pousse au bus et route direction Chongqing. A notre arrivée en ville, nous dînons puis nous faisons quelques courses dans un hypermarché (histoire de se ravitailler en bouteilles d'eau et gourmandises) et le bus nous dépose à l'embarcadère.
Le bateau est amarré en plein milieu du fleuve afin d'avoir assez de tirant d'eau. Il fait nuit, il pleut et il va falloir traverser une multitude de passerelle pour arriver à destination. La descente du "quai" dans le noir (en réalité, ni quai ni éclairage !) est folklorique. Heureusement, nos valises nous attendent déjà sur le bateau. C'est une bonne surprise et les cabines sont grandes. Ce soir, je me couche à minuit.
8ème jour : Chongqing/Fengdu : Départ de la croisière sur le Yangtze - Les temples de la colline Mingshan/Fengdu
Ce n'est pas parce que nous sommes sur le bateau qu'il faut se croire en vacances (!). Tout le monde debout à 6h45 ! Le ciel est toujours aussi "brumeux" et cela commence à m'inquiéter pour la suite de la croisière. Le bateau quitte le quai à 10h00. Plus nous avançons et moins l'on voit. Nous sommes 154 passagers. A l'avant du bateau, il y a beaucoup de vent (chic !) et à l'arrière il fait très chaud (c'est normal, puisque c'est protégé). Tout le reste du bateau est climatisé.
Après le déjeuner, je m'octroie une petite sieste dans le salon situé à l'avant. A 16h00, nous accostons à Fengdu afin d'aller visiter la ville des fantômes (ou plutôt mettre les pieds chez les démons tellement il y fait chaud !). Je transpire à grosses gouttes et j'ai beau me ventiler avec mon éventail, rien n'y fait. Après quelques 150 marches, des voiturettes attendent pour nous mener directement sur le site. Mais notre souffrance est loin d'être terminée... Le guide nous donne le choix entre monter tout en haut du sanctuaire en arpenant quelques 500 marches ou bien prendre un télésiège. La question ne se pose même pas ! Mais nous voila "rassurés" en découvrant une fois arrivé en haut qu'il en reste encore une petite centaine auxquelles on ne peut pas échapper. Bienvenue dans les entrailles de l'Enfer !
Tout en haut du sanctuaire, un temple abrite une immense statue représentant le Dieu de l'Enfer. Sur le chemin se dressent par çi par là des statues de démons plus horribles les unes que les autres. Mais le meilleur reste à venir. Tout le long d'une galerie, des petites statues à l'effigie d'humains et de démons représentent tous les supplices inimaginables et possibles. Je savais d'ores et déjà que les chinois avaient beaucoup d'imagination mais là j'en suis certaine !
Puis c'est le chemin du retour vers le bateau où je me précipite sous la douche. Après le dîner, l'équipage nous offre un défilé en costumes traditionnels sous les différentes dynasties ainsi que quelques costumes régionaux. Il fait noir mais je suppose que la brume est toujours là. J'ai beaucoup moins toussé aujourd'hui. Serait ce lié à la pollution ? :-)
9ème jour : Croisière sur le Yangtze : Passage des Gorges de Qutang et Wu - Les 3 petites Gorges (ou de la rivière Shennong selon le niveau des eaux)
Aujourd'hui s'annonce comme une journée tranquille. On nous fait quand même lever à 7h00 du matin de manière à prendre le petit-déjeuner à 8h00 et regarder le passage de la 1ère Gorge à 9h00. Or ce matin, c'est différent. Nous avons eu l'agréable surprise de constater en ouvrant les rideaux de la cabine que la brume/pollution avait disparu. Après une journée de navigation, on ne pouvait que l'espérer. Nous voici enfin revenu vers un monde plus sain. Nous pouvons sans peine distinguer les rochers grandioses tout au long du fleuve. Malheureusement, la météo ne sera pas au rendez-vous.
Comme notre excursion est prévue pour midi, nous déjeunons à 11h15 et tout le monde mange comme si nous avions faim alors que nous avions petit-déjeuné peu de temps auparavant. A midi (les chinois sont très ponctuels), nous embarquons sur un autre bateau, cette fois plus petit, afin d'aller visiter l'un des bras du Yang Tse Kiang.
Nous montons à l'étage afin de mieux admirer la vue et pouvoir prendre des photos. Il tombe des cordes et tout le monde s'abrite sous la petite partie couverte. Heureusement pour moi, j'ai pensé à apporter mon parapluie et je peux ainsi aller à l'autre bout du bateau pour prendre les photos si chères à mon coeur. Le vent, la pluie et le froid n'auront pas raison de moi !
Cette promenade durera finalement 4 heures. De retour sur le bateau, nous continuons à admirer le paysage avec le passage de la seconde Gorge et la célèbre "cheminée de fée". Il pleut toujours et j'en profite finalement pour me retirer en cabine pour m'occuper un peu de moi avant le banquet du capitaine à... 18h15 !
Ce soir, c'est apéritif et repas servis à table avec les serveurs en costume chinois. Le capitaine vient nous faire un petit discours. La table derrière la nôtre est composée d'une dizaine de chinois plus saoûls les uns que les autres et les cadavres de bière s'amoncellent à leurs pieds. Très chic. Après le dîner, je discute un peu dans la cabine de mes voisins, à savoir mes parents, puis revient dans ma cabine pour prendre le temps d'écrire. Demain, lever à 6h45 ! On garde le rythme...
10ème jour : Les 3 Gorges/Yichang/Shashi/Wuhan : Barrage des 3 Gorges - Shashi et la muraille de Jinghou
Dans chaque voyage il faut une journée "nulle". Eh bien, c'est aujourd'hui ! Tout d'abord, le lever fut très matinal (6h30) et la pluie n'a pas cessé de la journée. Nous partons à 9h00 visiter le barrage des 3 Gorges. A moins de s'intéresser de près aux systèmes hydrauliques , cette visite n'est pas vraiment passionnante. D'autant plus que la brume est de nouveau présente et que l'on ne distingue strictement rien. Par contre, nous nous amusons à regarder les militaires gesticuler dans leurs petites aubettes à se remettre les uns les autres leurs vêtements pour éviter tout faux pli. C'était un peu surjoué...
Après le barrage, nous revenons au bateau et continuons la navigation pendant 1h30 avant d'arriver à Yichang. Et c'est là que les ennuis ont commencé. Le bus local devant nous récupérer est arrivé avec plus d'1 heure de retard. Puis il a fallu prendre un mini-cab pour aller en haut de la colline où celui-ci était garé. Après le déjeuner à Yichang, impossible de repartir car le bus est tombé en panne et n'a pas pu redémarrer. Un autre bus est alors venu à notre rescousse.
Nous avons fait une halte dan la ville de Shashi pour admirer ses anciennes murailles et nous arrivons à Wuhan à 21h00. Dîner en ville, arrivée à l'hôtel à 22h00 mais je ne récupère mes valises qu'à 22h40 ! Ceci s'explique par le fait que j'ai le même nom de famille que mes parents sur ma valise mais que nous n'étions pas au même étatge. J'ai donc récupéré dans un 1er temps la valise de mon père... que j'ai renvoyée à son bon destinataire en attendant la mienne.
11ème jour : Wuhan : Le Parc Daqiao - La pagode de la Grue Jaune - Le musée provincial - L'Ancienne concession d'Hankou
Mon dieu qu'il a fait chaud cette nuit ! Nous profitons de la fraîcheur (toute relative) de la matinée pour faire une agréable promenade dans le parc Daqiao qui borde notre hôtel et longe le fleuve. Il fait déjà très chaud et comme un bonheur n'arrive jamais seul, j'ai oublié mon éventail dans le bus. Le parc est assez joli, presque zen pourrait-on dire s'il n'était situé juste en dessous un immense pont où passent les voitures et les trains. Même si le décor est reposant, l'environnement sonore ne se prête pas vraiment au repos. Nous récupérons ensuite notre bus pour aller visiter la pagode de la Grue Jaune dans le centre-ville.
La chaleur s'accentue au fil des heures. Il y a toujours autant de touristes chinois partout. L'endroit est très joli : plusieurs petites maisons (transformées en magasins.. ah ! commerce, quand tu nous tiens !) mènent à une immense pagode (où l'on a pu monter en ascenseur moyennant la somme de 2 yuans, autrement dit, 20 centimes d'euros). La vue sur la ville nous laisse voir le Yang Tse Kiang et son trafic maritime mais aussi quelques vieilles et rares habitations, sans oublier les très nombreux immeubles en béton. Ce qui donne un air de fête au lieu, ce sont ces dizaines de lampions rouges accrochés aux arbres flottant dans les airs.
Après la pagode, nous aurions du aller visiter l'université mais nous n'avons pas pu y aller en raison de la grippe porcine (les étrangers étant interdits d'entrée pour éviter toute contagion). Après le déjeuner, nous avons ainsi eu plus de temps pour visiter le musée provincial de Hubei (région où est située Wuhan). Ce musée à l'architecture moderne est composé de plusieurs pavillons d'un style chinois résolument moderne.
Avec ses deux étages, le pavillon principal est climatisé, a des escalators (quel bonheur !) et propose plusies petites expositions. Nous pouvons notamment admirer les objets trouvés dans la tombe de Marquis Yi of Zeng. D'autres fouilles archéologiques montrent des tombes en forme de pyramides inversées. Une autre salle est consacrée à la préhistoire avec une très intéressante comparaison entre l'Homo Erectus et le Yinxian Man (?). Les objets sont remarquablement mis en valeur et de nombreuses photos viennent compléter les objets et crânes tels qu'ils ont été découverts.
Suite à la visite du musée, notre guide nous propose d'aller nous faire masser les pieds et je me dis que c'est une très bonne occasion pour tenter l'expérience. Pour 12 € (120 yuans) l'heure et demie, cela ne vaut pas la peine de se priver, surtout si l'on compare avec les prix pratiqués en France ! Nous sommes 5 dans un petit salon privé, allongées chacune sur de très confortables fauteuil-lits avec un verre de thé à la menthe et de la pastèque. Notre guide est venu se faire masser avec nous (ce qui fut très utile pour la traduction !). Nos masseurs sont arrivés avec chacun une grande bassine d'eau chaude dans laquelle ils ont jeté un petit sachet de plantes médicinales. Pendant que nos pieds trempaient, ils nous ont massé le dos "à la chinoise", c'est-à-dire de manière très énergique et en appuyant bien fort sur les points sensibles. Au bout de 20 mn, ils se sont attaqués au premier pied. Mon dieu ! Moi qui ai horreur que l'on me tire les doigts de pieds ! Comment lui faire comprendre en chinois ?? Mais il a du le sentir car il ne l'a pas fait. Rien n'a été épargné : dessus, dessous, les côtés, entre... toutes les parties du pied ont été massées.
1h30 plus tard, nous rejoignons les autres qui étaient partis à la découverte de la ville. Avant d'aller visiter la concession d'Hankou, nous passons en bus par le quartier du marché (qui venait juste de se terminer). Quel tohu-bohu !!! D'immenses paquets jonchaient le sol ou bien étaient empilés les uns sur les autres. Le bus est passé dans une rue qui n'est pas beaucoup plus large que lui et malgré cela, des chinois sur des vélos chargés de marchandises essayaient tant bien que mal de se frayer un passage. Qu'on se le dise : le chinois n'est pas patient ! (le parisien non plus d'ailleurs).
Devant un tel capharnaüm, nous nous sommes très vite retrouvés bloqués. Les marchands nous regardaient d'un air amusé tout en vaquant à leurs occupations. Certains travaillaient, d'autes étaient nonchalemment étendus sur d'immenses baluchons, d'autre mangeaient. Un enfant faisait pipi tenu par sa mère (il faut savoir que les vêtements des petits chinois sont ouverts pour laisser le champ libre à leurs petits besoins. Je me suis demandé ce qu'il peut bien se passer au moment où cela arrive quand la mère le tient dans ses bras !).
Une fois le marché passé, nous descendons du bus pour flâner un peu dans une immense rue marchande. La plupart des magasins se présentent comme chez nous. Aucun attrait particulier. Le reste de la soirée est calme. Dîner et retour à l'hôtel à 21h00. Demain, c'est lever à 5h30 pour prendre le train pour Nankin.
12ème jour : Wuhan/Nanjing : La colline de Pourpre et d'Or - Le mausolée de Sun Yat Sen - Le musée provincial
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon petit frère adoré. Il a 31 ans et nous sommes à des milliers de kilomètres l'un de l'autre pour la première fois un tel jour. Heureusement que les portables existent ! Même si je me suis levée à 5h30, j'ai quand même attendu le milieu de la matinée avant de lui envoyer un texto et 21h45 pour l'appeler étant donné les 6 heures de décalage horaire. Ce matin, nous prenons le train pour faire le trajet Wuhan-Nankin. Le guide nous avait mis la veille la pression en nous disant que celui-ci ne s'arrête que 2 mn à chaque gare !
Heureusement que les baggagistes de l'agence étaient là ! La gare de Wuhan (ultra moderne) étaient bien entendue bondée de chinois (ou plutôt devrais-je dire d'"usagers"). Nous goûtons aux plaisirs de la 1ère classe et quelle agréable surprise ! La SNCF ferait mieux de prendre modèle sur le confort chinois plutôt que de rétrécir l'espace pour nos jambes d'années en années. Les fauteuils étaient très larges avec chacun une petite tablette pliable cachée dans l'accoudoir. Mais le plus incroyable à mes yeux fut l'espace entre le siège et le siège avant. Il y a même un repose-pied en tissu que l'on peut descendre et remonter à notre guise.
Des hôtesses en costume orange passent pour proposer des boissons et des gourmandises. Régulièrement, une personne venait balayer dans le couloir. Comme partout en Chien, le personnel est très nombreux. Ce fut un voyage de 3 heures très agréable. Cinq minutes avant l'arrivée à Nankin, nous nous organisons pour les "2 mn d'arrêt", les hommes d'un côté avec les valises et les femmes de l'autre avec les baggages à main. Quelle organisation ! Je soupçonne très fortement le guide de nous avoir mis inutilement la pression sur ce coup là car, bien entendu, tous les contrôleurs (1 par wagon.. quand on aime, on ne compte pas !) vérifient bien à chaque arrêt que tout le monde est bien descendu sur le quai. C'est d'autant plus facile car, contrairement à chez nous, le train est exactement à la même hauteur que le quai. Ce qui me semble nettement plus intelligent quand on voit ce que cela donne pour monter dans un train en France avec une grosse valise ! La gare de Nankin, construite par des architectes français, est elle aussi, très moderne.
Nous allons directement déjeuner en arrivant. En début d'après-midi, nous visitons un pont datant des années 60 et "entièrement réalisé par des chinois" (La guide locale a du insister au moins 50 fois sur ce point là ! Je précise que les chinois sont des adeptes du lavage de cervau). Personnellement, cela ne m'intéresse pas du tout, d'autant plus qu'une énorme statue de Mao se dresse à l'entrée du musée consacré au pont. Après cette visite, totalement inintéressante (il en faut pour tous les goûts), nous nous dirigeons à l'opposé de la ville pour visiter le musée (?).
La présentation des oeuvres est la même que pour les précédents musées. Après celui-ci, nous allons voir le Mausolée de Sun Yat Sen. Cette journée m'a l'air d'avoir toutes les caractéristiques de la journée dîte "nulle". Le mausolée coûte pratiquement 10 € l'entrée ! (certes comprise dans notre voyage mais j'estime que c'est du vol pur et simple). Pour l'atteindre, il faut escalader un peu plus de 400 marches. Je savais déjà depuis mon départ de France que je les boycotterai. Et je ne fut pas la seule... J'avais lu sur tous les blogs de voyages en Chine que cela n'en valait pas la peine.
Après cette "visite" (il était 17h45), nous sommes allés dîner (mais il faut tenir compte du très important trafic routier qui peut prendre plusieurs heures, surtout lorsque l'on doit traverser la ville d'est en ouest, comme ce fût notre cas). Cela nous pris effectivement plus de deux heures. Petit verre (Cuba Libre, pas très local !) au bar de l'hôtel et j'ai enfin pu téléphoner à mon petit frère pour lui souhaiter un très joyeux anniversaire.
13ème jour : Nanjing/Suzhou : Jardin du Maître des Filets
Départ de l'hôtel à 9h00 ! C'était grasse matinée ce matin. Et c'est parti pour 3 heures de bus pour rejoindre la fameuse "venise chinoise", traduisez par Suzhou. Nous partons sous la pluie (cela commence à devenir une habitude ces derniers temps). Finalement, le trajet fut assez court (c'est aussi du au fait que j'ai dormi une bonne partie du temps). Notre guide local à Suzhou avait la même manière de parler que Marc-Olivier Fogiel (ce qui ne manquait pas de me faire rire, bien entendu). Suzhou est une "petite" ville (selon les critères chinois) de 2 millions d'habitants.
Elle est considérée comme une ville culturelle et il paraît que l'on y trouve les plus belles femmes de Chine. Nous consacrons le début de l'après-midi à la visite du Jardin du Maître des Filets. Tout est organisé selon le Ying et le Yang (comme tout bon jardin chinois qui se respecte) et les différents paysages se découvrent les uns après les autres (contrairement à ce que nous faisons en France où nous aimons avoir une vue d'ensemble). Le jardin est parsemé de petits pavillons et est très reposant. Autrefois, beaucoup d'érudits vivaient à Suzhou. Un dicton chinois dit "Au ciel, il y a le Paradis et sur terre, il y a Suzhou".
Après la visite du jardin, nous visitons une fabrique de soie. J'ai, une fois de plus, eu droit aux explications pour fabriquer de la soie (j'ai déjà eu les explications en Thaïlande et en Turquie). Ceci dit, pour la 1ère fois ici, je le voyais de manière industrielle et non manuelle. Puis vint le tour du magasin et là encore, pour la 1ère fois, j'ai découvert un produit original : les couettes en soie.
Attention, pas les housses de couette. Non, les vraies couettes (comme celles en plume d'oie ou de canard chez nous) mais en fil de soie. Des jeunes femmes nous montrent la technique : elles sont 4 autour d'un grand carré et tiennent chacune un bout d'un "amas" de fils de soie et l'étirent jusqu'à ce qu'il vienne à chaque extrêmité du carré (environ 2 m de large). Pour faire une couette en soie, il faudra faire cette manoeuvre 100 fois de manière à avoir 100 épaisseurs. Un vrai cocon ! Les couettes sont très douces et peu épaisses, très légères à porter et leur efficacité et redoutable. Le magasin présente ensuite des nappes, vêtements, foulards, etc.
Arrivée à la sortie de la fabique, nous ne pouvons malheureusement pas faire la visite de la ville en bateau, comme nous l'avait proposé le guide local, car il pleut à verse. Nous rentrons finalement à l'hôtel et dînons à 19h00 (ce qui est tard pour un chinois). Le bateau ne sera que partie remise pour le lendemain.
14ème jour : Suzhou/Luzhi/Shanghaï : Le musée de Suzhou - La vieille ville de Suzhou - Luzhi et ses canaux - Spectacle d'acrobaties
Comme prévu, nous pouvons faire aujourd'hui la promenade en bateau annulée la veille. Nous nous arrêtons en plein milieu de la visite pour faire un petit tour au marché local. Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est pittoresque ! Tant au nivau des yeux que de l'odorat, la vue, etc. Il y a même un marchand de serpents ! Mille et un mets sont préparés dans la rue. Les légumes et les fruits donnent des couleurs aux ruelles. Nous reprenons notre promenade à travers les canaux.
L'après-midi est consacré à la visite du musée de la ville (construit par "Monsieur Peï", comme on dit ici). Monsieur Peï est d'ailleurs originaire de la ville de Suzhou. Moins grand que les musées provinciaux de Xian et de Wuhan mais avec lui aussi de très jolies collections. Le musée est dans sa totalité construit sur les bases du FengShui.
Avant d'arriver à Shanghaï, nous nous arrêtons faire une halte dans la petite ville de Luzhi. Je ne sais pas si je dois par ailleurs dire "ville" ou bien "parc d'attraction" car pour y pénétrer, toute personne doit payer en espèces sonnantes et trébuchantes. L'endroit est un concentré de cartes postales chinoises. Tout y est : les petits marchands, les jeunes gens se faisant prendre en photo en costume traditionnel, la musique, le canal qui longe le centre du village, etc. L'ambiance y est bon enfant.
On pourrait presque se croire un dimanche matin su
La ballade dure une bonne heure et nous reprenons le bus pour continuer notre périple. Nous dînons tôt ce soir car à 19h30, nous allons voir un spectacle d'acrobaties. Comme nous en avons un peu pris l'habitude ces derniers temps, le dîner est assez pimenté. La salle de spectacle faisait autrefois partie d'un grand hôtel se situant dans la concession française, situé entre les magasins de marques de luxe européennes. Le spectacle dure 1h30 et est absolument grandiose. Je savais que l'Ecole de Shanghaï fait partie des meilleures au monde - si ce n'est la meilleure - mais lorsqu'on le voit, cela paraît encore plus évident. Nous nous émerveillons devant leurs numéros les plus typiques : jonglerie avec ombrelles, acrobaties diverses, diabolos, etc.
15ème jour : Shanghaï : Musée provincial - Vieille ville - Jardins du Mandarin Yu
Une fois n'est pas coutume, nous avons droit à notre musée du jour. Au programme, le musée de la ville. Mais soyons franc, le musée de Shanghaï est absolument somptueux. A noter une magnifique collections de meubles. Avant d'aller visiter le vieux Shanghaï et les jardins du Mandarin Yu, le guide nous propose de nous arrêter au marché aux fleurs et aux oiseaux. Le marché est couvert et s'étend sur plusieurs hectares. Quel ravissement pour les yeux ! Il faut savoir qu'en Chine, contrairement à chez nous, on sort ses oiseaux pour les promener en cage !
Le déjeuner va différer un peu du traditionnel repas chinois puisqu'aujourd'hui, ce sera un déjeuner monghol. Autrement dit, chacun sélectionne les ingrédients qu'il souhaite manger, les place dans un grand bol puis les donne au cuisinier afin que celui-ci les fasse chauffer sur une immense plaque de fonte. Une fois cuit, retour des aliments dans le bol et c'est prêt ! Ce n'est pas transcendant mais original et bon.
L'après-midi est consacrée au vieux Shanghaï. On le sait, Shanghaï est une ville de contrastes. Mais j'avoues que même en sachant cela, j'étais loin de me douter que de telles merveilles architecturales pouvaient encore être présentes en plein centre-ville.
La vieille ville est un enchevêtrement de ruelles commerçantes où tout semble multiplié par 1000. On vend, on achète, on mange, on parle... on vit !!! Il fait une chaleur terrible et la visite du jardin va être à la hauteur de mes espérances. Un petit coin de verdure et de calme dans cette fournaise. Un vrai havre de paix recélant des trésors architecturaux.
16ème jour : Shanghaï/Paris : Temple du Bouddha de jade - Promenade sur le Bund - Rue de Nankin - Aéroport
Il fait toujours aussi chaud à Shanghaï... Je désespère de trouver un peu de fraîcheur d'ici notre départ. Et ce n'est pas ma journée d'aujourd'hui qui me contredira. Par contre, les visites continuent d'être très belles et intéressantes. Ce matin, nous allons visiter le temple du Bouddha de jade, qui, comme son nom l'indique, renferme un bouddha de... jade. Le temple est magnifique avec toutes ses lanternes et petits rubans rouges qui contrastent avec le jaune des murs. Les moines suivent leurs activités librement, se mêlant parfois aux touristes en quête de spiritualité.
L'après-midi, le guide va nous lâcher dans la rue de Nankin (artère commerçante) pendant 6 heures et croyez-moi, cela va être le plus long après-midi de toute ma vie. Certes, on peut faire un peu les magasins mais à quoi bon ouvrir les portes de Cartier, Gucci et autres marques inabordables ?
Nous ne sommes pas des japonais en mal d'identité ! Une fois les 20 heures arrivées pour le rendez-vous devant le Sofitel, nous nous dirigeons vers l'aéroport pour prendre le train à sustentation magnétique à grande vitesse (plus de 430 km/heure sans rails !). Les chinois aiment montrer qu'ils sont un peuple moderne. Nous décollerons à 23h30 sur un vol Lufthansa. et je me fais comme réflexion que le manque de politesse des chinois n'est finalement pas si excessif que j'aurais pu le croire lorsque je vois le comportement des hôtesses de l'air allemandes.
Zaijian zhong guo ren ! Ni hao faguo ren !
17ème jour : Arrivée à Paris dans la matinée